Carnet de bord de l'intestin heureux | Gratin d'automne : Butternut, carotte, champignons, panchetta, et lait d'avoine {SG, Sans oeuf, sans lait}


Aujourd'hui, depuis que j'ai à nouveau décidé de manger en me faisant du bien, en prenant soin de mon corps, il s'est passé cinq jours. C'est à nouveau, un nouveau départ. Cette volonté de prendre soin de mon corps et de le respecter en le nourrissant de façon saine est une vieille volonté. Une volonté un peu racornie, jaunie et froissée telle une photo dénichée au fond d'une malle. C'est une volonté qui s'est un peu aigrie d'avoir si souvent été invoquée pour finalement, ne jamais être respectée.

Je suis pourtant intimement convaincue que ce que nous mangeons a un réel impact sur nos vies, sur notre capacité à nous y sentir bien. Lorsque j'ai commencé, il y a quelques années, à avoir des problèmes de digestion douloureuse, de maux de ventre incessants ; lorsque j'ai réalisé que ces problèmes s'intensifiaient avec le temps, j'ai décidé de mener l'enquête. Auprès du corps médical, auprès de mon environnement et par moi-même, en épluchant livres et informations diverses. A ce titre, "Le charme discret de l'intestin" de Giulia Enders a été une véritable pierre d'angle dans l'appréhension personnelle de ce sujet complexe. Je ne pouvais plus nier que l'alimentation avait un rôle prépondérant non seulement sur mon état de santé mais aussi sur mon équilibre psychique et que celle qui possédait les clefs de cette arme : c'était moi.



Il me fallait manger équilibré (mais précisément, qu'est-ce que ça signifie ça ?). Préférer toujours les fibres cuites. Eviter les légumes issus de la famille du choux (en fait, éviter tout ce qui fermente). Eviter la viande rouge (en fait, ne manger plus que de la blanche ou du poisson). Eviter le gras. Eviter le sucre. Eviter les produits laitiers. Et éviter certains aliments révélés dans les tests d'intolérance : le gluten et les œufs notamment... Gloups.

M A    R E LA T I O N   A   L A   N O U R R I T U R E
Armée de ces prémices de savoirs, j'ai cru que ma volonté serait désormais invincible. Inébranlable, droite et forte. Comme il a été douloureux de constater que mes résolutions ne tenaient pas, que je continuais à succomber à des nourritures qui, pourtant je le savais, participaient au mal et le creusaient davantage. Depuis deux ans, je suis face à cette incompréhension vis à vis de moi-même, face à ce désarroi et bien souvent cette déception de me voir continuer à mal manger, à manger ce qui me fait mal. J'ai du être honnête avec moi-même et reconnaitre que  je n'échappais pas à ce rapport complexe à la nourriture. 

Une forme d'addiction : des habitudes pour se réconforter, des habitudes pour se féliciter aussi... des habitudes dont il est difficile de se passer lorsque ces mécanismes de besoin de réconfort sont enclenchés dans la vie quotidienne. Alors que je sais qu'en mangeant sainement, je me fais du bien, j'avais en réalité l'impression parfois d'être punie. Aujourd'hui j'en suis enfin parvenue à reconnaître que c'est en mangeant ce qui provoque le mal, que je me punis. Car je souffre, mon ventre a mal, mon ventre est mal et il le dit. Il le dit à mes nerfs qui me transmettent le message sous forme de douleurs, il le dit à mon cerveaux qui me transmet le message sous forme de déprime. 

L E T T R E   D ' A M O U R   A   M A   V O L O N T E
Mais il m'est toujours difficile de résister à une odeur, je suis furieusement gourmande. Et il m'est difficile de défaire ces mécanismes psychologiques qui m'invitent à acheter une part de pizza ou de gâteau au quotidien. J'essaie d'apprendre vraiment ce que c'est "manger équilibré", et c'est toute une science. Je veux pour cela de réapprendre à cuisiner, à cuisiner ce qui me fait du bien en même temps que plaisir, pour avoir des arguments contre la tentation. Pour remplacer ce plaisir éphémère d'une part de pizza par le plaisir décuplé d'un couple papilles-ventre heureux. Je tiendrai ce carnet de bord de l'intestin heureux sur le blog. Entre recettes, réjouissances et moments où la volonté vacille. 



La photo a été prise sur le vif, avant que mon compagnon de fourchette ne se jette dessus, elle aurait méritée plus de soin... mais alors que j'hésitais, j'ai réalisé que ce n'était tellement pas le plus important, que je n'avais surtout pas commencé ce blog par désir de ne montrer que du parfait. Alors je rédige tout de même ce billet,  le premier de la section des "Nourritures bienfaisantes", dans la vitesse de la gourmandise qui a eu raison de la belle photo.


R E C E T T E   D U   J O U R   #5   :   L E   G R A T I N   D ' A U T O M N E
Ce midi, j'avais envie d'un gratin, d'un plat réconfortant et en même temps qui soit cocooning comme le bel automne assoupi au creux de cette matinée doucement ensoleillée. Donc légumes d'automne et si possibles produits en France. J'ai fait à l'inspiration, en fonction des paniers de légumes du magasin à côté de chez moi. 

TEMPS DE PREPARATION : 25 minutes

INGREDIENTS (pour 3-4 personnes)
- 1 courge butternut
- 1belle carotte 
- 4 gros champignons de Paris
- 1 oignons
- 1 gousse d'ail
- 6 tranches fines de pancetta (optionnel)
- 2 grosses poignées d'amandes effilées
- parmesan
- persil 
Pour la béchamel vegan
- 20cl de lait d'avoine sans gluten 
- 2 grosses cuillières à soupe de Maïzena
- une petite pincée de sel
- poivre
- noix de muscade

PREPARATION
-  Préchauffer le four à 180°

- Emincer l'oignon et le faire dorer dans un filet d'huile d'olive dans une grande poêle. Ajouter la gousse d'ail coupée en deux. Personnellement, je n'émince pas l'ail car ce dernier est difficile à digérer (il fermente), donc je coupe en deux la gousse en enlevant le petit germe vert et je retire les deux parties de la gousse une fois la cuisson des légumes finie. Cela parfume juste ce qu'il faut.

-Couper la courge en cubes de 2 à 3 cm. Penser à bien retirer les pépins. Une fois coupées en dés, éplucher les morceaux, c'est plus aisé dans ce sens je trouve.

- Couper les carotte en fines demi-rondelles.

- Faire revenir le butternut et la carotte avec l'oignon, bien mélanger, mettre un filet d'eau et recouvrir. laisser mijoter en remuant de temps en temps pendant 15 à 20 minutes. (Si vous ne mettez pas de pancetta, salez les légumes)

- Pendant ce temps, dans une autre poêle, faire revenir les champignons de paris émincés en rondelles. Pour ma part, je ne mets pas d'huile, car les champignons dégorgent de leur eau et cuisent sans ajout de corps gras. Ajouter quelques branches de persil ciselé, au goût. Compter 5 minutes en remuant très régulièrement.

- Une fois les champignons cuits, réserver et faire torréfier dans la même poêle bien chaude les amandes effilées. Bien mélanger et faire sauter. lorsqu'elles sont bien dorées, légèrement brunes, retirer du feu.

- [optionnel] Faite dorer dans une poêle bien chaude les tranches de pancetta. Un aller-retour rapide de chaque côté, juste le temps qu'elles brunissent légèrement. Réserver.

Pour la béchamel au lait d'avoine
- Faire chauffer à la casserole 15cl de lait d'avoine sans gluten

- Pendant ce temps, dans un bol, verser la maïzena puis une petite partie du lait d'avoine. Bien remuer jusqu'à dissolution complète de la maïzena dans le lait. 

- Lorsque le lait d'avoine est bien chaud dans la casserole, y verser le contenu du bol. Remuer au fouet constament, sans interruption, jusqu'à ce que le lait d'avoine épaississe. Cela prend généralement 5 minutes. Une fois le lait bien épais (il doit avoir la consistance d'une béchamel), retirer du feu. 

- Y ajouter la noix de muscade, le poivre et un tout petit peu de sel (plus si vous ne rajoutez pas de pancetta). Remuer encore.

Le montage du gratin
- Dans un plat à gratin, répartir les légumes et les champignons de paris.

- Bien répartir la béchamel.

- [optionnel] Disposer les  6 tranches de pancetta sur les légumes. Les enfoncer légèrement dans la béchamel.

- Recouvrir le tout des amandes torréfiées et de parmesan. 

- Enfourner pendant 20 minutes. 

Et dégustez...

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