Revue cinéma #1 : Les Heures sombres et Oh Lucy

Dans le mois qui vient de s'écouler, j'ai enfin renoué avec le plaisir des salles sombres. L'immersion dans un autre univers, le temps de quelques heures, dans d'autres vies et d'autres ailleurs. Je crois que ce que j'aime par dessus tout, c'est cette empreinte émotionnelle lorsque je sors de la salle. C'est comme si je sentais le film planer encore en moi. Pour quelques longues minutes, je suis encore dans l'Angleterre des années 1940, je suis encore sous le soleil japonais, je suis une héroïne, une amoureuse. J'adore cette infusion d'autre chose dans l'imaginaire de mes émotions. 


Je vous parle aujourd'hui des deux derniers films que je suis allée voir, les deux dans un style très différent : un biopic et un film indépendant japonais... En espérant vous donner envie d'aller les découvrir car ce sont pour moi deux bonnes (voire très bonnes) surprises ! 

Traverser les courants froids



C'est cette espèce de culpabilité d'aller mal, d'avoir le dos dans le creux de la vague. Souvent, c'est difficile à expliquer, à décrire. On cherche les mots, on renverse notre tête dans un sens puis dans un autre pour que les bons adjectifs sortent sans avoir honte mais c'est compliqué.

Quand on a une nature sensible, on est plus souvent soumis à différents courants. Cela revient à se baigner dans une grande rivière, au fur et à mesure de notre immersion on tombe sur un courant chaud et soudain, quelques pas de côté, un petit mètre de franchi et nous voilà sans bien comprendre pourquoi dans un courant froid. J'ai eu cette sensation ces dernières semaines, celle d'être ballottée, de subir un courant froid, surgi sans crier gare. Le réflex premier c'est de lutter, c'est de vouloir ramer à contre courant, parce qu'on ne veut pas y aller, on ne veut pas être emmené par là-bas, au loin, derrière les vagues et sous les nuages. On rame, on rame, on rame si fort. Mais je sais maintenant que lutter contre ce que l'on ressent ne fait que se cristalliser le problème et les symptômes. L'angoisse perdure, elle se renforce de toute l'énergie déployée à vouloir lutter contre soi-même. Et elle gratte fort, elle sert fort la malheureuse.